Voici une des versions du code moral que nous devrions tenter de mettre en application comme tous les pratiquants d'arts martiaux:

 

                                                                

Wu De

 


Ces notions sont très anciennes et, bien sûr, elles peuvent paraitre « dépassées » dans les sociétés européennes… et pourtant …
C’est un état d’esprit qui est le socle de nos pratiques.
 
Les 6 vertus martiales sont :


1–  Rén:  cœur et bienveillance

Avoir du cœur, être bon , savoir partager et savoir pardonner.
Aimer son école, sa pratique, ses enseignants, ses proches, ses « concurrents »…
 
2 – Yì:  ordre, équité, droiture
  
C'est le respect implicite des règles : préséance et hiérarchie.
 
3 – Lǐ:  politesse (respect des rites, de la bienséance, de l'étiquette)

La politesse c’est savoir se comporter avec les autres, rester correct afin de conserver des rapports humains harmonieux.
On peut certes exprimer un désaccord, mais en restant poli.
 
4 – Zhì : discernement et sagesse
     
Rester maître de soi, faire la part des choses, du vrai et du faux, du bien et du … moins bien. Savoir tenir la place qui est la sienne.
 
5 – Xīn  honnêteté, sincérité, fidélité
 
Dans le milieu des Arts Martiaux Chinois, les notions d'honnêteté et de loyauté sont très importantes. Une parole donnée se respecte, un engagement se respecte…
 
6 – Yǒng courage

             Venir en aide, lutter pour défendre une cause juste, c’est une forme de courage, en 

             respectant les notions qui précèdent…


 
Il est, aujourd’hui encore, nécessaire de connaitre et de suivre ces règles, en les adaptant à notre « monde ». Et même si nous ne sommes pas et ne pouvons pas être parfaits... nous pouvons essayer de devenir meilleurs!

TAI JI QUAN et QI GONG : CORPS et ESPRIT

 

Nous ne sommes pas habitués à considérer  le corps et l’esprit comme une entité.

Pour nous, il y a surtout d’un côté l’esprit (au sens de « facultés intellectuelles ») et de l’autre côté (accessoirement) le corps. L’esprit joue un grand rôle dans notre civilisation. On le cultive, on le bichonne, on essaye de l’ouvrir, on y amasse des connaissances...

On a l’impression qu’il peut tout contrôler, qu’il règne en maitre et cela nous rassure.  Il est capable de tout ranger dans des petites cases, rien ne traine au hasard, rien ne déborde, tout est aligné. Cet immatériel classe tout le matériel, et tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes possibles… L’esprit  fonctionne en permanence, absorbe les informations, les transforme, développe des idées, les rumine.

Le corps occupe une curieuse position !  D’accord, on s’en occupe aussi, : on le fait bouger pour qu’il soit beau ( enfin, il parait !) , on le masse, on le « nourrit » de régimes pour qu’il soit beau, on le crème pour qu’il soit beau, on le lifte et  on le maltraite aussi (!) pour qu’il soit beau. Bref, on s’en occupe… en surface, c’est tout ce qu’il mérite : un peu de polish sur la carrosserie… Il est tout propre et il brille ! C’est sans doute une caractéristique de notre époque : seule la surface compte et peut importe ce qui se dissimule dessous.

Alors parfois, il se rappelle à nous, nous fait souffrir, et là on se dit que peut-être on devrait soulever le capot et « regarder » un peu à l’intérieur… Comme pour les voitures, plus on avance, plus les bougies s’encrassent - et les souffler chaque année n’arrange rien – Alors, on conduit sa voiture au garage-médecin et hop ! En deux coups de clé anglaise et un petit coup de marteau (bambou aussi des fois !), on est remis sur nos roues… pour quelques temps seulement… car le plus souvent ce n’est pas du matériel qu’il faudrait s’occuper, mais de l’immatériel…pas des symptômes mais de l’origine.

Dans certaines philosophies comme le bouddhisme par exemple, corps et esprit sont d’emblée présentés interdépendants. L’individu est dans cette optique un ensemble d’agrégats impermanents : le corps, les sensations, les perceptions, la conscience et l’intention. L’esprit ne se « délie » du corps qu’une fois le nirvana atteint… (Mais bon, ce n’est pas tout le monde et ce n’est pas tous les jours…)

Pourtant, on sait bien entre-temps combien le mental joue un rôle sur la santé, sur le corps. Et on sait que lorsque le corps éprouve du bien-être, l’esprit se détend et se calme. Et que lorsque l’esprit est tranquille et équilibré, le corps se sent mieux. Mais, pris au milieu de la tourmente des jours qui se succèdent et apportent leurs quotas de problèmes, on oublie un peu l’essentiel. On oublie que tout est lié.

 

Heureusement, le Tai Ji Quan, le Qi Gong sont là ! (bon, pas que,  la méditation aussi, mais c’était notre pause publicitaire…).

Grâce à ces pratiques, nous pouvons redécouvrir notre corps-esprit, apprendre à le mouvoir harmonieusement dans l’espace, à le laisser libre de ressentir ce qui l’entoure, ce qui le constitue. La respiration retrouve (aussi – enfin) sa place et fait le lien entre les deux pôles : on est calme, en prise directe avec « l’ici maintenant - et le reste attendra »…

 Mais ces belles choses ont un prix : le travail. Que ce soit la méditation, le Tai Ji Quan, le Qi Gong, il ne faut pas croire que deux ou trois séances vont apporter de grands bienfaits , c’est la répétition, l’état d’esprit ( ?!) qui comptent : ne rien attendre à date fixe et se laisser porter…

(On croit que les chats dorment, non, détrompez vous, ils méditent et s’entrainent de nombreuses heures par jour !)

Je vous livre le proverbe chinois préféré de Xiao Long :

« Le corps parcourt l’espace et l’esprit se libère. »